Emmitouflée dans le bleu de l’hiver, comme elle a chaud, cette maman aux grands yeux verts ! Le froid pourtant force le trait de ses cheveux, se suspend durement à ses sourcils, et embrasse à pleine bouche ses lèvres qui sourient.
Peu importe, elle ne cille pas, l’enfant est là.
Il peut faire bleu, il peut faire noir, oui, l’enfant est là, il illumine tout autour.
Traversée par sa lumière neuve, elle déploie son visage comme une maison.
C’est un mystère cet enfant-là, aux joues flamboyantes, au regard pénétrant, une vraie comète qui l’a embrasée elle aussi. Elle le savait présent sans vraiment le connaître, et puis le voilà qui se glisse tout contre sa joue, par un soir d’hiver moucheté d’étoiles. Au creux de la nuit, elle devient cercle, autour de lui elle devient nid. Ses cheveux sont la paille, ses joues le berceau.
D’une courbe à l’autre, ils ne sont plus qu’un, et s’accordent dans une ronde lente qui les lie l’un à l’autre.
Toute étonnée encore et pour longtemps, elle respire, il s’endort. Silence.
Niché dans l’arc de son cou, les yeux clos, l’enfant sent la vie qui le réchauffe, comme une promesse. Les jours seront immenses et l’air aura le goût de l’infini et les couleurs seront nourrissantes ! C’est certain, c’est ce qu’elle voit quand elle l’écoute, lui qui sait.
Leurs traits se mêlent dans un souffle rosé, à l’unisson de la nuit cristalline dans laquelle ils gravitent, deux petits points de vie…
KH